La connaissance de soi en Feng Shui
Dans la culture taoïste, études et connaissance de soi sont deux domaines très proches. A tel point que dans le Ba Gua, il s’agit d’un seul et même secteur. Bien se connaitre procède d’un état d’esprit similaire à celui nécessaire à toute forme d’apprentissage. La connaissance de soi s’acquiert comme n’importe quelle autre forme de connaissance, c’est une étude qui nécessite des phases successives de recherche, de réflexion et de mise en pratique. C’est une discipline comme une autre, qui requiert aussi, pour une plus grande objectivité, un recul et un détachement vis-à-vis de l’objet d’étude, donc de soi-même.
Autre approche intéressante du Ba Gua : la zone de la connaissance de soi est en lien direct avec celle de sa relation aux autres : les amis, les collègues, et de façon générale l’amour. Notre capacité à aimer et à être bien avec les autres dépend directement de notre propre relation à nous-mêmes.
Lorsqu’une personne vient me voir avec des problèmes relationnels, je peux donc agir sur deux leviers plutôt qu’un seul : soit regarder ce qui cloche dans le secteur des autres, soit travailler plutôt sur le sien. De plus, cela rejoint mon approche générale d’auto-responsabilisation en agissant sur l’effet miroir : faire réfléchir mon interlocuteur sur sa part de responsabilité dans ce qu’il vit, plutôt que d’entretenir son impression de « subir » son entourage et les évènements.
Inversement pour une personne qui a tendance à culpabiliser à l’extrême, je peux aussi regarder dans le secteur des autres des facteurs d’amélioration. L’excès dans un sens comme dans l’autre (trop prendre sur soi ou trop subir) tend à déformer la réalité. Il faut en être conscient. Tout n’est pas de sa faute, parfois la personne n’a aucune prise sur ce qui lui arrive. Inversement, elle est à l’origine d’un certain nombre d’évènements et de réactions, c’est son attitude qui les suscite. Le plus courant des exemples est lorsque nous nous levons de mauvaise humeur, que nous abordons tout le monde avec un visage fermé et des paroles peu amènes. En retour, les réponses se font sur le même ton et nous en concluons que décidément, aujourd’hui, tout le monde est particulièrement morose !
Je voudrais terminer par une remarque. Certains placent la connaissance de soi en priorité numéro une dans leur vie. Cela relève même de la Quête : la Quête de Soi. Je trouve cette approche assez curieuse, car la connaissance de soi n’est qu’un moyen de vivre mieux, et non pas un but ultime. C’est comme si pour construire un mur, on misait tout sur le ciment et qu’on négligeait les briques. Le ciment est selon moi similaire à la connaissance de soi : indispensable pour lier les briques et créer un ensemble harmonieux et solide ; inutile sans briques. C’est l’effet pervers du développement personnel. Je vois légion de personnes un peu "perdues", sans repères professionnel ou familial, et sans engagement réel dans leur vie, excepté celui de « se connaitre ». Je m’efforce de remettre les choses à l’endroit : quel est l’objectif derrière celui de se connaitre ? Toute la difficulté est qu’ils l’ignorent et qu’ils se cramponnent donc à cette quête car ils sont persuadées qu’en se connaissant vraiment, alors, révélation leur sera faite de ce pour quoi elles sont là !
L’approche taoïste ne va pas dans ce sens. Il s’agit plutôt d’apprendre à se connaitre en étant dans l’expérimentation, et non pas dans l’étude. En résumé, plutôt que de ne rien tenter avant d’avoir une conviction profonde, il vaut mieux essayer différentes pratiques, prendre plusieurs chemins, certains ne conviendront pas, mais tous permettront d’apprendre à connaitre ce qu’on aime, ou pas, ce pour quoi on est doué, ou pas… bref, justement: d’apprendre à se connaitre !
Agnès Walter
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