tao blog: pour le feng shui et la philosophie taoïste

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Les Cinq éléments ou mouvements


Je comprends les 5 éléments

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Les cinq éléments ou mouvements sont une des bases du taoïsme. Tout comme le Yin/ Yang est une manifestation de types de qi différents, les éléments sont l'expression de cinq formes primordiales de qi, comme le seraient les cinq émotions, les cinq sens ou les 3 couleurs primaires associés au noir et blanc.

 

 

Tout d'abord, le terme "élément" est  impropre et de ce fait susceptible d’amener la confusion.Un élément n’est pas un objet figé et inerte, mais une énergie, il symbolise un mouvement. De plus, il est confondu ou comparé avec nos quatre éléments (Terre, Air, Feu, Eau). Même s'il y a des points de convergence, il me semble judicieux de ne pas essayer de les superposer.

 

 

La transformation et le mouvement étant les fondements de base du taoïsme, ces cinq sont tous en interconnexion les uns avec les autres.

 

 

 

 

 

 

 

Les 3 Cycles de Construction, d’Affaiblissement et de Contrôle.

 

L'approche des éléments est un jeu d'enfant au sens propre du terme: pour bien les comprendre, il suffit de les aborder avec des yeux d'enfants. C'est simple, logique et je peux vous assurer pour l'avoir expérimenté que les enfants sentent naturellement ce jeu des éléments entre eux, à savoir: qui nourrit qui, qui contrôle qui, ou comment affaiblir quoi.

 

  • le cycle de construction: un élément engendre son "enfant". Chaque élément va nourrir son enfant, qui va lui même nourrir son enfant et ainsi de suite, tout comme le cycle des saisons s'écoule selon un ordre logique et immuable. C'est l'Eau qui va permettre au Bois ( = penser "Arbre" plutôt que "planche"!) de grandir. Le Bois va lui-même alimenter le Feu. Celui-ci, réduit en cendres, va nourrir la Terre. Celle-ci, en se condensant, formera le Métal. Le Métal, en se fluidifiant, créera l'Eau (riche en minéraux)
  • le cycle d'affaiblissement: c'est le même cycle que le précédent mais à l'envers. L'élément enfant épuise le parent en prenant ses ressources. L'Eau est absorbé par les plantes, le Bois est consumé par le Feu, la Terre se nourrit des cendres, le métal pompe dans les réserves de la Terre, l'Eau par érosion dissout le métal.
  • le cycle de contrôle: l'élément grand-parent va exercer un contrôle sur l'élément "petit-enfant". Indispensable pour canaliser sans détruire, à condition qu'il ne soit pas en excès! L'Eau va contenir le Feu, jusqu'à parfois l'éteindre. Le Bois contient la Terre, sans laquelle elle serait dispersée. Le Feu façonne le métal (pour en produire des bijoux, des outils, des armes), la Terre contient l'Eau (notamment en cas de fortes crues, les berges, par exemple, font tampon). Le Métal coupe le Bois, sans lequel il pourrait parfois proliférer (la scie, la hâche)

 

 Tableau récaptitulatif

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La dynamique de chaque élément

 

Les éléments sont donc dans une dynamique, correspondant à une phase du cycle de vie du Qi. Cette phase est tout à la fois temporelle (saison, heure de la journée...) que spatiale (directions)

 

Les mots-clés pour bien comprendre l'énergie inhérente d'un élément sont les suivants:

 

BOIS =  Naissance

FEU = Croissance

TERRE =  Transformation

METAL = Déclin

EAU =  Stagnation

 

Nous sommes souvent trop formatés à essayer de "ranger" un élément dans une case. C'est la même approche que pour le Yin/ Yang, ce qui est Yin ne l'est forcément que par rapport à quelque chose de Yang. Et de la même façon, un objet est rarement composé d’un seul élément.

Une couleur peut être un mélange de plusieurs éléments, par exemple. Un objet, peut être de forme Terre, de couleur, Eau et de matériau Bois, par exemple...

 

Avec le tableau ci-dessous, essayez de sentir les différents éléments d'objets présents autour de vous.

 

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09/11/2015
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Moi, le Feu, Regardez-moi comme je brille !

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Enfin, bienheureux que vous êtes, vous voilà dans mon temps, dans mon domaine ! Mon règne, vous l’attendez toute votre vie, et lorsqu’il est là, vous aimeriez qu’il dure pour toujours !

 

Avant moi, souvenez-vous, il y a bien longtemps, régnait la terre gelée, que mon parent, le Bois, a réveillé, ensemencé, ramené à la Vie avec toute sa fougue et son impétuosité. Cette croissance, ces projets, ne se sont pas toujours faits dans la douceur. Vous avez été secoué parfois, vous avez dû vous mettre au travail, bouger.  Mais les résultats sont là aujourd’hui, et tout ceci pour mon bénéfice : tout ce qui a été semé avant moi a à présent donné des fruits et des fleurs et illumine mon domaine.

 

Aujourd’hui, le temps est à la profusion. Regardez autour de vous, comme la nature pousse en tout sens ! C’est le temps de l’abondance ! Les fleurs nourrissent les insectes, qui bourdonnent de plaisir ! Les arbres sont à leur apogée, abritant ou nourrissant oiseaux, rongeurs, et fourmis par milliers. Les herbes poussent en tout sens, avec une vigueur pleine de joie. L’heure est à la légèreté et à l’insouciance, nul ne manque de rien. Même le temps est de la partie, il fait beau et chaud. L’astre qui m’est associé, le soleil, darde ses rayons sur mes terres, concourant ainsi à cet entrain généralisé.

Ne croyez pas pour autant que tout le monde se laisse aller à une douce indolence. C’est même tout le contraire ! Pas de paresse chez moi, je veux que mon royaume soit bien tenu et que tout continue à se multiplier ! Chacun s’active et travaille, l’heure est au labeur, mais il n’est pas comme chez mon parent synonyme de grands travaux de défrichage et de création. Ici, chacun participe à alimenter et développer la vie, et quelque part, c’est facile, car le contexte y est propice ! Les journées s’étalent, interminables, longues et chaudes. Les nuits, courtes, semblent êtres juste là pour rafraîchir l’atmosphère et laisser quelques heures de repos à tous les êtres.

 

Et intérieurement, écoutez ce que vous ressentez : de l’allégresse, de la joie ! Partout, la Vie bat son plein, et vous croyez que rien ne pourra empêcher cet état de perdurer. Et oui, sur mon domaine, vous devenez ainsi : sous cet excès de lumière et d’activités, vous avez du mal à voir loin. Le soleil brillant vous rend les étoiles plus lointaines… invisibles.

 

Vous vivez le temps présent, comme c’est plaisant ! Votre vie vous semble intense comme elle n’a jamais été. Mais le revers de la médaille est que vous devenez incapable de faire preuve de discernement. En ces temps d’euphorie et de passion, voyez comme je vous aveugle, par tant de beauté et d’abondance ! Voilà ma force et votre faiblesse : vous confondez cette joie avec le Bonheur. Dans ma générosité et ma multitude, vous ne distinguez pas les prémices du déclin, et pourtant,  même auprès de moi, et malgré vos illusions, le Cycle se poursuit inéluctablement. Le soleil ne reste pas au zénith éternellement. Si vous ralentissiez un peu votre rythme, si vous preniez le temps d’observer, vous verriez que les bourgeons deviennent moins nombreux chaque jour. Quelques feuilles commencent à jaunir déjà. Et parfois, vous trouvez un animal mort au détour d’un chemin. Car bien campé au zénith, vous ne voulez pas réaliser que votre croissance est derrière vous, et que devant vos yeux ne se déroule que votre déclin. Mais pour l’instant, vous ne percevez encore qu’un long terrain plat. Non : presque plat ; en réalité, s’étend devant vous une pente descendante, imperceptiblement descendante, mais pour vous, encore et pour toujours baignée de soleil et bordée de d’arbres ployant sous les fruits.

 

Vous pcoeur_feu.jpgourriez penser que je suis au centre, et je suis enclin à vous le laisser croire, je l’avoue. J’aime penser que je suis le centre du monde, j’aime qu’on m’admire, qu’on m’envie. J’aime briller et paraitre généreux – ce que je suis fondamentalement. Mais, non, le centre n’est pas pour moi, car il se terre, il est caché. Il est le domaine de la Terre, justement, ma discrète fille, tellement dissemblable de moi. Le centre me semble terne et manquer d’ambition. Moi, au contraire, je suis là où je peux être le plus visible, là où le soleil rayonne à son maximum, au sud ! Mon heure est midi, et ma saison l’été ! J’aime tellement briller que pour voir un peu, il vous faut rechercher l’ombre. Lorsque vous me côtoyez, équipez-vous de lunettes de soleil ! A mes côtés vos idées comme vos sentiments s’échauffent et s’enflamment. Les esprits aussi. Pour le meilleur et pour le pire. Je ne suis pas modéré, vous l’avez deviné. J’éveille les passions, je suscite l’enthousiasme. Et ces états vous rendent plus… vivants ! Sentez comme vous vibrez à mon contact ! D’ailleurs, auprès de moi, vous aimez être en contact avec les autres, par la parole ou le toucher. Vous devenez plus extraverti. Vous exprimez davantage vos opinions et vos émotions. Et votre cœur, sentez comme il bat fort ! Car c’est là que je siège aussi en vous.

 

Ma nature inspire la sympathie, je suis extrêmement populaire. Mieux : charismatique ! Nul ne peut me résister. Je ne laisse indifférent personne, même ceux qui me craignent ou que j’horripile. Mais j’ai mes travers, malgré tout. Ceux que l’on trouve dans  mes excès : je brille parfois trop fort, et de fait, je finis par ne plus laisser de place à personne, je fais de mon royaume une terre asséchée, les feuilles et l’herbe jaunissent prématurément. Et j’étouffe toute vie, oubliant ma nature généreuse pour de dévoiler que sa partie expansive et envahissante.  Je n’écoute plus les autres, et ils se consument dans mon ombre. Et dans ces cas-là, mon père, le Bois, doit s’effacer et faire appel à son propre parent pour me canaliser : l’Eau.

Voilà ma nature, j’ai un tempérament de feu, je suis le Feu !

 

Agnès WALTER


27/10/2014
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Eaux vives et Eaux dormantes

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Voilà devant vous l’Ere glaciaire. Comme mes terres peuvent vous sembler inhospitalières ! Ce n’est jamais de gaité de cœur que l’on vient chez moi. Devant vos yeux s’étendent à perte de vue des sols gelés et comme morts. Les mots pour décrire mon royaume sont Ténèbres et Obscurité. Froid et humidité.

 

Vous êtes là car ma traversée est incontournable. Vous auriez aimé l’éviter, mais elle est un passage nécessaire. Ce paysage désolé vous glace. Mais plus que la tristesse, c’est la peur qui opprime vos cœurs.  Mon royaume est celui des angoisses et des phobies. Que se cache-t-il dans les recoins de l’obscurité ? Les ombres que vous percevez sont indéfinissables, et cela les rend plus menaçantes encore. Vous avancez chez moi en terrain inconnu et trouble et je n’ai nulle envie de vous le rendre rassurant. Vous êtes ici seul face à vous-même, pour y chercher au fond de vous ce que vous êtes, y compris et surtout vos parts d’ombre. Et pour cela, c’est à vous seuls de trouver votre petite lumière pour vous guider.

 


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Plus que la désolation de ces terres stériles, c’est l’incertitude de votre devenir qui vous angoisse
 : et si le soleil ne revenait jamais ? Quelque chose pourra-t-il vraiment renaitre de ces sols nus ? Les feuilles pourront-elles se redéployer un jour ? Ma traversée demande à la fois du courage et de la confiance. Ces qualités, vous ne les trouverez qu’au fond de vous.

 

 

L’heure n’est pas à l’action et peut-être est-ce aussi cela qui vous déroute le plus. Elle n’est pas aux échanges, et pourtant, il faut en faire, des efforts de communication et d’adaptation pour lire en moi et avancer sur mon chemin. Car je suis l’Eau, je suis insaisissable, et pire encore : imprévisible. En cela je suis potentiellement très dangereux ! Vous me voyez un jour, petit filet s’écouler paisiblement au fond de son lit ; et en revenant quelques jours plus tard, vous me retrouvez gros torrent rugissant et débordant, infranchissable. Un jour immobile, un jour cascade, un jour bleu profond, un jour clair comme l’air, et pourtant je suis toujours moi-même. Vous essayez de m’attraper dans le creux de votre main, et je vous échappe toujours et encore.

 

 Il faut développer patience et observation pour essayer de me deviner. Pour me comprendre et anticiper mes humeurs.  Regardez comme je m’immisce partout, contournant les obstacles, ou les enveloppant, selon ma force et selon mon environnement. Parfois, je préfère lentement décrire un long détour et faire de larges boucles sur mon chemin pour ne pas perturber mes terres ; parfois au contraire, débordant de vitalité, je fonce droit devant et gare à ceux qui se trouvent sur mon passage au mauvais moment ! Mais toujours, vous verrez avec quelle patience je finirai par faire de ces rochers que je caresse des galets ronds et lisses, que vous glisserez dans votre poche, inconscients de mon œuvre.

 

Vous avez compris que chez moi, l’heure est au recueillement et à la solitude. Il y a un certain bien-être à ce repos forcé : plus besoin de faire : ni d’apprentissage, ni de travail, ni de fêtes et réceptions. Juste se concentrer sur votre être. Et observer votre place dans votre entourage. Avec de la confiance, vous pourriez même savourer le silence de cette période : car il n’y a rien de lugubre dans cette étape de vie, si ce n’est le reflet de vos propres angoisses.

 

C’est l’hiver, le nord, minuit,  là où le soleil ne vient jamais taper directement. C’est la face cachée du Feu. J’ai en commun avec lui cette perte de repères et de discernement. Alors que lui éblouit par un excès de soleil et d’activités, moi, je vous embrouille, à coup d’ombres et de reflets, comme dans un jeu de miroirs : qu’est ce que vous regardez vraiment dans la glace, vous ou votre reflet ?

Je me cache dans votre dos, au plus profond de vos entrailles, dans vos reins et alors que le Feu éblouit vos yeux, mon silence assourdit vos oreilles.

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Dans l’obscurité et le non agir, c’est là qu’au contraire du Feu, vous verrez le plus loin. Dans ce temps plus que ralenti, endormi, presque mort, vous pourrez réfléchir, faire germer des projets, des idées. Les garder en mémoire, les faire mûrir lentement, pour des temps plus propices. Vous pourrez lever la tête, et au lieu du soleil, vous verrez des étoiles très lointaines, inaccessibles à toutes les autres périodes. Appréciez-moi, car c’est seulement auprès de moi que vous aurez accès à l’invisible.

 

 

 

Agnès WALTER


15/03/2014
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Concentrez-vous, c’est l’ère du Métal !

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Bonjour à tous, vous voici arrivés là où vous vouliez arriver : chez moi, le Métal. Regardez derrière vous, vous en avez parcouru, du chemin.

 

Tout s’est passé si vite ! Vous repensez avec  effroi aux secousses du commencement, il y a une éternité, vous semble-t-il ! Vous repensez avec bonheur à ces périodes d’activités intenses où vous ne vous posiez pas de questions. Où vous avanciez, tête baissée, accomplissant la montagne de travail que vous aviez à faire. Vous êtes sereins, aujourd’hui, et fiers de tout ce que vous avez fait. Regardez votre maison, elle est terminée et remplie d’enfants et de petits-enfants. Vos greniers sont pleins. Et vos moissons touchent à leur fin. Vous pouvez ralentir votre rythme et profiter autrement de la vie. Vous pouvez prendre le temps d’observer la nature autour de vous. Recevoir vos amis et votre famille. Vous pouvez faire la fête, écouter de la musique. C’est le temps propice pour cela, vous ne manquez de rien : gorgez-vous de musiques, vin et ripailles. Si je devais faire une incursion dans la mythologie grecque, je m’installerai près de Dionysos. J’ai le gout des bonnes choses et de l’humour à revendre : fin, incisif, cynique, pince-sans-rire. Ma compagnie est agréable, je suis érudit,  j’ai de l’expérience et de la sagesse.

 

J’aime aussi le raffinement, les choses précieuses et fines, longuement travaillées avec précision. Je suis un esthète, exigent et perfectionniste, méticuleux et intransigeant. J’aime les bijoux, l’or et l’argent. Mais je suis aussi adepte des épées, longues, fines et incassables. Car j’aime encore et toujours prendre les armes : justice et droiture sont mes compagnons. Certes, j’ai plus de maturité que le Bois, mon petit-fils, dans mes combats, je suis plus posé et mesuré, moins idéaliste. Mais vous pourrez retrouver à défaut d’impétuosité, la même intransigeance et la même soif de justice.

 

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Les jours raccourcissent et les feuilles jaunissent et tombent  des arbres. Les nuits se font un peu plus longues, un peu plus fraiches. En même temps, vous sentez bien que vous avez plus besoin de vous reposer, et ces nuits prolongées sont bienvenues. La vie semble ralentir peu à peu, et cela vous convient bien.

Vous ne pouvez plus, ou bien vous n’avez pas envie de rentrer dans une course effrénée de la vie, avec de multiples activités à mener de front à un rythme soutenu,  et vous considérez même cela, de loin, comme de l’activisme. Ce recul vous donne parfois un air un peu méprisant sur les autres, oubliant peut-être que pour en être là où vous êtes aujourd’hui, leur travail vous est nécessaire.

Sur mes terres, même si vous entrez dans une autre dimension, plus calme et ralentie, il y a cependant de la vie ! Mon domaine ne vous rend pas inactif pour autant, bien au contraire. Votre expérience et votre caractère mesuré et méticuleux fait de vous un expert pour votre entourage. Si vous n’êtes pas un grand leader, vous êtes écoutés et respectés, et l’on vient chercher vos conseils. Vous êtes précis, juste, et vous privilégiez la qualité à la quantité.

 

L’heure est à l’élagage, à l’essentiel. A la concentration ! Plus dense, moins éparpillé. Conscients de la diminution de votre vitalité, vous devez faire des choix dans ce que vous devez garder, et vous misez sur ce qui est de plus beau, plus fort et plus utile, abandonnant le reste.

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Ces choix font remonter en vous des vagues de nostalgie sur ce qui a été et ne sera plus. L’heure est aussi à la mélancolie, en cette période automnale de repli et de retrait. Vous voyez la fin de journée et pressentez la venue de la nuit devant vous. Mon soleil est à l’Ouest, il dore toutes choses d’une couleur exceptionnelle, il est plus doux aussi. Mais il décline, inexorablement. Et parfois, cet excès de nostalgie vous perd dans le pessimisme et la dépression. Votre souffle se fait plus court, et vos idées plus grises.

 

Mon époque est la plus aboutie et la plus raffinée. Elle est riche et prospère. Cet accomplissement laisse un sentiment de fin de règne. Elle n’est qu’une étape. Oui, c’est vrai, ce qui a été fait sera défait, ce qui a été construit sera détruit. Mais n’anticipez pas, ne vous projetez pas dans l’inévitable suite. Profitez de moi, de vous, de ce qui est autour de vous. Aujourd’hui, la soirée est douce et la fête sera longue…

 

Agnès WALTER

 


15/03/2014
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Soyez serein, la Terre veille sur vous…

Et si les éléments chinois pouvaient parler, que diraient-ils ? Je vous propose une série de cinq articles, faisant parler à tous de rôle les éléments. Ceci est une approche ludique pour vous faire sentir ce qu’ils sont, ce qu’ils contiennent. J’ai eu cette idée un jour en lisant cette petite phrase humoristique : « si tu tombes, je serai toujours là. Signé le sol ». Petit clin d’œil à notre mère à tous, la Terre.

 

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Bienvenue, bienvenue à tous. Je vous accueille auprès de moi. Venez me retrouver dans mon univers douillet, je créerai pour vous un cocon moelleux et tout en rondeurs, mon ambiance feutrée vous apaisera. Mes douces couleurs, du jaune au marron, en passant par l’ocre ou le rose pastel vous ancreront efficacement. Dans ma demeure, vous garderez les pieds sur terre, mes valeurs simples et terre-à-terre pour rassureront. Mon monde est simple, sans prétentieux, sans ambition autre que de vous ressourcer et protéger.

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Je saurai vous nourrir ; près de moi, vous ne manquerez de rien, car je suis ici pour prendre soin de chacun d’entre vous. De moi, vous êtes tous issus, et en moi vous reviendrez tous un jour. Vous tirez de moi votre substance, vous vous nourrissez de mes productions, et un jour, vous me nourrirez en retour. Soyez sans crainte, je ferai bon usage de vos cendres, ce sont auprès d’elle que je trouve mes ressources. Par elles, vous ne mourrez jamais complètement, par elles, je permettrai à la Vie de se poursuivre. Car donner la vie est ma raison d’être, et vous êtes tous contributeurs et acteurs à la réalisation de ce grand Cycle.

 

Je suis là, stable, immuable et passive. Mais méfiez-vous malgré tout de moi, car sous mes airs doux, je ne suis pas sans défenses. Patiente, tenace, disponible, et dévouée à tous, j’ai pourtant mes limites. Et lorsqu’elles sont atteintes, au lieu d’un terrain souple, meuble et accueillant, vous pourrez bien un jour retrouver un puis sans fond, obscure, humide et stérile, plus profond que votre désespoir. Je pourrai gronder et me fissurer pour vous engloutir.    

                                                                          

Autour de moi s’agitent 10000 êtres. Tous à tour, ils s’enflamment ou s’étiolent, ils croissent avec fougue ou s’endorment. Je permets à chacun d’exister, et plus que cela, de coexister en harmonie. J’amortis les tensions, mieux je les fais miennes. J’absorbe et vis avec vous chacun de vos soucis. Lorsque vos émotions vous tiennent éveillés la nuit, c’est moi qui prends le relais, les alimente et les transforme en sourde inquiétude, je deviens ce petite vélo dans votre tête, cette rumination mentale qui vous tient au ventre.

 

Car c’est là que je me cache aussi : dans votre estomac, et dans votre rate. Normal, je vous nourris à tous les niveaux. Par la bouche, tout d’abord, je vous procure ces plaisirs doux et sucrés. Par moi, votre faim s’apaise. Une fois repus, vous pouvez exprimer ce que vous êtes. Vous êtes prêts à entrer dans l’action. Vous êtes libres de créer. Mais que la nourriture terrestre vienne à vous manquer, et vous vous affaiblissez bien vite ; en quelques jours à peine, vous pouvez disparaitre, et revenir à moi.

 

Les nourritures que je vous sers ne sont pas que terrestres. Les pensées, les idées, les sentiments, les émotions vous sont autant nécessaires pour exister que les céréales ou les fruits que je vous offre. Tout ce qui est immatériel alimente votre corps et votre cœur, votre élan vital. C’est ce qui vous anime, tout autant que le carburant physique, constitué par votre alimentation.

Veillez à vos nourritures immatérielles. Elles peuvent vous grandir, vous pousser à créer, à produire de belles choses. Mais elles peuvent aussi vous polluer, vous salir, pourrir vos jours et plus encore vos nuits. Car c’est à la faveur de l’obscurité que croissent vos inquiétudes. Et là, ces nourritures peuvent vous rester sur l’estomac, et vous mettre la rate à court-bouillon. C’est mon œuvre, et mon message d’avertissement pour vous : vous êtes-vous nourris avec justesse et conscience ? Vous êtes-vous goinfrés inconsidérément ? Je suis ce qui nourrit votre corps, pensez plus large que votre assiette, et même plus large que vos pensées. Vos actes vous nourrissent aussi. Là est ma force, je m’insinue partout, je suis omniprésente.

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Regardez autour de vous : dans l’espace, vous me trouverez au centre de chaque lieu, et toujours sous vos pieds. Dans le temps, je ponctue les saisons, je suis ce qui permet leur transition sans heurts. Sans moi, le Bois du printemps embraserait le Feu de l’été. Le froid du Métal d’automne figerait brutalement la nature. L’Eau de l’hiver l’emporterait. J’amortis. J’absorbe ce qui n’est plus nécessaire à un état, je le transforme et le transmet à son successeur.

 

 

N’oubliez pas, en prenant soin  de moi, c’est avant tout de vous que vous prenez soin. En me maltraitant, c’est avant tout à vous que vous nuisez. Et si vous me dévastez, je ne pourrais plus accueillir personne.

Je suis l’élément de transition et de transformation, et en cela, on pourrait me nommer le cinquième élément.

 

 

 

 

 

 

Agnès WALTER


15/03/2014
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