tao blog: pour le feng shui et la philosophie taoïste

tao blog: pour le feng shui et la philosophie taoïste

Temps et Yi Jing

yinyangnuitjour.jpg
Le Yi Jing, livre de sagesse fondatrice de la pensée chinoise est traduit par « livre des changements » ; il est donc par essence lié au rythme du temps qui passe.

 

Chaque mois est d’ailleurs associé à un hexagramme qu’on appelle  « hexagramme calendérique »

 

Une mise en rythme de la vie

 

Un hexagramme est composé de 6 traits, pleins ou discontinus. Sa lecture se fait de bas en haut. Un trait plein symbolise le Yang, un trait discontinu le Yin.

 

De janvier à juin, les hexagrammes accompagnent la croissance du yang.

Le premier, en janvier, est composé d’un seul trait Yang,  en première ligne, les cinq autres étant Yin. Il s’agit du numéro 24 et est souvent traduit par « le retour » : comprenez par là, le retour du Yang. En février, deux traits Yang en bas, pour quatre Yin, amorcent le printemps. C’est l’hexagramme 19, "l’approche", justement. En mars, à l’équinoxe de printemps, c’est l’équilibre : trois traits Yang en bas s’élevant vers les trois traits Yin en haut qui descendent à leur rencontre : nous sommes à l’équilibre parfait, le contexte étant favorable, tout peut croitre et prospérer sans effort. C’est « la paix ».

Avril voit la poussée du Yang, avec quatre traits en bas poussant le Yin vers le haut, c’est un moment de « grande force », de vitalité difficile à canaliser, on y retrouve le bélier dans cette période.

En mai, le Yang dépasse la mesure, avec cinq trait en bas, c’est plus qu’ une poussée, c’est le débordement, c’est une période de grand excès.

Le Yang progresse et atteint son apogée le 21 juin, avec l’hexagramme 1, composé uniquement de traits Yang. Mais à cette période, il a fini sa croissance, il est à nouveau prêt à laisser de la place au Yin.

 saisons.jpg

De juillet à décembre, le cycle se poursuit avec le retour du Yin, selon la même logique : l’hexagramme 44 associé à juillet n’a qu’un seul trait Yin, en première ligne. Le retour du Yin dans un environnement tout Yang amorce un bouleversement. Nous somme dans un temps où il faut « accueillir », c’est « la rencontre », là encore rencontre du Yin avec le Yang. En aout, c’est déjà « la retraite » du Yang, avec l’hexagramme 33. L’équilibre Yin Yang est atteint en septembre, lors de l’équinoxe d’automne : les trois traits Yin inférieurs dont l’énergie descend se séparent des 3 traits Yang supérieurs, qui s’élèvent. C’est le temps des blocages, des grèves. La rupture de la communication est cependant momentanée, comme tout ce qui existe en ce monde. Puis, en octobre, « regarde », c’est l’heure des bilans, on vérifie qu’on a de quoi passer l’hiver. En novembre, le Yang est grignoté par le Yin, on est au bord de l’ « effondrement ». C’est la saison la plus dure pour le moral et les dépressifs.  Enfin, décembre est le mois le plus Yin. Et comme à son opposé en juin, il signe l’arrêt de la progression du Yin. Si le sujet vous intéresse, vous trouverez plus d’info ici

 

Le Yi Jing dans l’espace : un décalage entre le début d’une évolution et sa perception 

 

« Ce n’est pas parce que je ne vois rien qu’il ne se passe rien. »

Si vous semez des graines chez vous, vous êtes peut-être impatients et inquiets de ne rien voir sortir de terre, et vous pensez parfois que la plante n’a pas germé. Pourtant, un travail est à l’œuvre, même s’il est encore invisible.

 

De même, quand vous étudiez le cycle des éléments, vous pouvez être surpris de voir que les mois Bois, liés au printemps, sont en février et mars, et que le Feu, lié dans notre esprit au plein été est en mai et juin. Nous avons tous tendance à penser qu’il y a un décalage d’un ou de deux mois. Ainsi, l’automne débute dès le 7 ou 8 aout chez les chinois, alors que chez nous, c’est l’été qui bat son plein. Et pourtant… Les jours sont plus courts, et bien souvent, j’entends dire que le temps change après le 15 aout. De même, la fin de l’hiver est en décembre chez les chinois (le 21 décembre, l’apogée du Yin est aussi son déclin), le yang revient au 21 janvier, mais, pour nous février est le cœur de l’hiver. Il n’en demeure pas moins que les jours rallongent. Le retour d’une saison se prépare bien avant qu’on ne le constate.

 

Le Yi Jing et les Lois de l’univers

 

Ce qui est vrai dans le cycle des saisons l’est aussi dans les autres domaines de la vie.
L’évolution d’un enfant par exemple, on le sait n’est pas linéaire. Il est même intégré que beaucoup d’apprentissages se mettent en place lorsqu’il les cesse. Ce temps où « il ne se passe rien », que certains parents considèrent avec angoisse comme une perte de temps, voir un risque d’oubli, est au contraire un temps où  des forces invisibles, Yin, agissent pour permettre une intégration maximale.

 

On le voit aussi à chaque cycle de nos évènements : une relation, un emploi, un voyage… ou même une maladie évoluent de manière non linéaire avec des temps pleins et des temps qu’on pourrait qualifier extérieurement de « temps morts » car il semble ne rien se passer, mais qui sont en fait plutôt des temps « vides », avec cette idée du vide d’un vase, qui reçoit, accueille et retient, ou voir même d’un chaudron, qui transforme ce qu’il a reçu, qui l’intègre pour en faire quelque chose de plus subtil et plus abouti.

 

Je ne rentrerai pas aujourd’hui dans le détail de ces évènements, car il y en a un nombre infini. Observez de vous-même tout ce qui compose votre vie, et voyez comment le yang peut se déployer, atteindre un sommet, puis décliner au profit du Yin, qui va ensuite croitre, atteindre son apogée et à nouveau accueillir le Yang.

 

oeil.jpg
Regardez et vous saisirez mieux pourquoi le Yi Jing n’est pas un livre ésotérique ; il parle à chacun de nous des différents cycles qui composent nos vies. La pluie, le beau temps, les saisons, le jour et la nuit, la croissance et la décroissance… Rien n’existe qui peut être décrypté et tout est soumis à des Lois. Vous comprendrez pourquoi il peut répondre à nos interrogations.Le Yi 
 Jing possède en lui les clés de lecture de ces lois.

 

C’est ainsi que le Yi Jing possède en lui ce paradoxe : plus vous serez proche de lui, et moins vous aurez besoin de le solliciter.

 

Agnès WALTER

 

 



19/05/2014
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Santé & Bien-être pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 238 autres membres