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Yi Jing, trésor inutilisé

Mais pourquoi un livre comme le yi jing reste-t-il si confidentiel ?

Les plus grands trésors, pour être préservés, ne doivent pas être enfermés dans des coffres, mais étalés au grand jour.

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L’être humain est ainsi fait qu’il est attiré par ce qu’on veut lui cacher. Nous n’avons qu’à voir comment, tout petits déjà, les enfants prennent plaisir à nous chuchoter à l’oreille des « secrets », qui n’en sont pas, mais qui créent une relation particulière d’intimité (en même temps qu’elle exclut ceux qui ne font pas partie du secret).

Les adultes conservent cet attrait pour ce qui semble caché, et réussir à accéder à ces « secrets » est vécu comme une victoire, pour ne pas dire parfois une consécration. Les cultes du secret entretiennent la dualité en nous, dans le sens où le monde se divise en deux : ceux qui y ont accès et ceux qui n’y ont pas accès. Ce qui est caché attire la convoitise même si au final, on réalise parfois  qu’il n’y avait rien à découvrir dans ce coffre à part sa propre curiosité ou convoitise.

 

Comment faire dans ces conditions pour garder un trésor, le faire perdurer et le transmettre ? Le laisser à découvert, tout simplement ! Le Yi Jing fait pour moi partie de ces trésors servis sur un plateau, à disposition de tous et qui n’intéresse de fait que peu de gens. Qui donc va s’intéresser à des associations de lignes pleines et doubles ? Peu de gens, assurément ! Certains peuvent être attirés par le côté esthétique, d’autre par le côté mathématique. On peut l’habiller d’ésotérisme et de mystère en lui accolant des idéogrammes chinois vieux de plusieurs millénaires, en lui prêtant comme pères Confucius ou Lao Tseu.

 

 

Mais la vérité, c’est que le Yi Jing tout entier tient dans une page. La voici, d’ailleurs :

 

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Le code secret de l'accès au Yi Jing

 

Certes, cette page est pourvue d’un code, et il faut déjà en trouver les clés. Mais une fois qu’on a compris qu’une ligne pleine égal une polarité et une ligne double sa polarité opposée, nous avons tout ce qu’il faut pour travailler. Certains disent +/-, d’autres 0/1, les chinois nomment cette polarité Yang/Yin.

La dualité est ce qui permet à la vie d’être, elle s’exprime dans l’espace et dans le temps. Il y a une rythmique à trouver pour que la vie soit, et le Yi Jing est cette chanson qui nous permet de la comprendre. Il n’y a pas Yin et Yang qui luttent l’un contre l’autre mais plutôt qui dansent l’un avec l’autre. L’un tour à tour, avance, prend son essor puis s’efface pour laisser place à l’autre. Une danse sans fin où il n’y a ni vainqueur ni vaincu, puisque les deux sont autant nécessaires à la vie.

 

Chaque hexagramme est lié à tous les autres, par des liens particuliers, procédant d’une hiérarchie complexe mais logique, et dont le but est de permettre à l’ensemble de fonctionner. Les bouddhistes nous expliquent que nous sommes tous liés et interdépendants, que nous sommes semblables cette feuille d’arbre, qui est faite de soleil, d’oxygène, tout comme nous. Les physiciens nous disent que notre structure est faite des mêmes molécules d’eau et de CO2 qu’elle. Pensez que nous partageons 50% de notre ADN avec une banane !

De la même façon, le Yi Jing est un ensemble composé d’éléments variés, et je dirai même plus : chacun est unique et différent de tous les autres ; mais si nous les décomposons, nous voyons qu’un hexagramme, quel qu’il soit, n’est toujours constitué que de Yin et de Yang.

 

De plus un hexagramme n’existe que par sa relation aux autres. Il se définit, certes, par lui-même, mais nous ne pouvons bien le comprendre qu’en regardant ses liens avec son opposé, son nucléaire, son contraire, ses voisins, son générateur, et ainsi de suite. Il s’insère dans une chaine, dont il n’est ni le premier ni le dernier. Il n’y a pas d’hexagrammes mieux que d’autres, même si, en les étudiant, et en les expérimentant, nous avons tous une préférence pour certains. Ceux que nous n’aimons pas sont pourtant indispensables au cycle de la vie. Sans eux, ceux que nous aimons n’existeraient pas non plus. Dualité, là encore.

 

Pas de bien, pas de mal, juste des choix...

 

En affinant ma compréhension du Yi Jing, mon questionnement évolue ainsi de lui-même: longtemps formée au questionnement de type « est ce favorable de… », je butais sur mes réponses, car qui peut dire qu’un hexagramme est positif ou négatif en soi ? Moi, je le pouvais au début, mais plus maintenant. Je leur trouve tous un attrait, plus ou moins évident. Et les moins « sexys » au final sont souvent les plus riches en conseils. En formulant la question pas un  « quelle perspective  en agissant…», j’aboutis à des réponses beaucoup plus éclairantes, et qui me sortent de ma dualité bien/ mal. Car paradoxalement, ce que nous apprend le Yi Jing, outil de dualité dans son essence, dans sa construction-même, c’est qu’on peut la dépasser, pour retrouver en soi quelque chose de plus unifié. Aller au-delà de la recherche d’une solution bénéfique pour soi. Il guide vers une solution au plus juste, en fonction de ce que l’on est, mais aussi de son environnement.

 

 



27/10/2014
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